témoignage d’E., en séance avec Bryum

Cette séance double  a lieu lors d’un week-end découverte au centre Imala, et montre comment les effets de deux séances combinées, avec le cheval miroir d’une part, avec l’hypnose d’autre part, sont complémentaires pour accélérer le travail et trouver des solutions en soi.

E. vient nous voir pour plusieurs problématiques que nous l’aidons à identifier avec Marie, maître praticienne en hypnose ericksonienne, avant ses deux séances : elle a des insomnies avec réveil en sueur, a envie de faire un quatrième enfant ou non, et fait des achats compulsifs de matériel d’arts décoratifs.

Séance de cheval miroir

« Lorsque nous arrivons à la porte du paddock Lipzou m’accueille, mais pendant que nous installons le matériel c’est Bryum qui nous rejoint dans le rond de longe.

Nathalie me demande si par rapport à ce que nous avons évoqué avant il y avait quelque chose de précis que je souhaite travailler. Ma réponse est négative. Le temps de l’échange Bryum est reparti, cela me déstabilise un peu.

Nous allons voir les 3 chevaux. Autant avec Phoebus j’ai eu un : « Non, je ne peux rien t’apporter cette fois ci », autant pour les deux autres il m’est difficile de choisir.

Finalement c’est Bryum que je choisis pour cette séance.

Nathalie a été marquée par cette parole lors de notre échange général : « Les femmes enceintes sont autorisées à ne rien faire ». Elle me dit également qu’elle ressent de ma part un grand besoin de douceur. Du coup séance pansage, grattouille pour commencer mais ma raison est toujours présente et active, j’ai du mal à couper.

Elle me demande alors de me connecter, de m’enraciner et de laisser venir la question. Une question émerge mais très vaste. Nathalie me demande de la formuler à voix haute mais cela m’échappe c’est trop intangible. Je me reconnecte, cela se précise : « A t on besoin de l’Amour des autres pour exister ? » Ce qui est assez marrant c’est que Bryum s’était installé près de la porte fermée du rond, le temps que je ferme les yeux et lui pose cette question, il m’a répondu certes mais j’ai aussi entendu une autre voix et en ouvrant les yeux les deux autres chevaux nous avaient rejoints de l’autre côté de la porte.

Pour Nathalie se sera plutôt une séance introspective qu’active. Elle me tend mon casque, installe un marche pied. Je dois monter à cru cela m’inquiète. Bryum a senti ma crispation car au moment de passer ma jambe de l’autre côté, il avance. Et là je bloque incapable de me hisser correctement, il n’y a pourtant pas grand-chose à faire mais ma raison et mes réflexes sont absents jusqu’à ce que je me secoue les puces.

Nous restons un moment immobiles, j’ai l’impression d’être un mât sur un bateau, mon corps tangue. J’essaye de caler ma respiration sur celle de ma monture mais ses inspirations sont trop courtes. A un autre moment trop profonde. Je me concentre sur la mienne seule.

Nous nous mettons en route guidée par Nathalie, qui tient le cheval en longe,  je ne suis pas à l’aise du tout, Bryum n’ose pas avancer et bloque à chaque passage devant la porte.

Nous tournons dans le sens inverse des aiguilles d’une montre, Nathalie me demande  de fermer les yeux et de retourner dans mon passé pour évoquer tous les souvenirs désagréables et de les jeter par terre. Une image d’Harry Potter me traverse l’esprit quand ils sont dans la salle des prophéties.

Chose à laquelle je ne m’attendais pas, ce sont des souvenirs de mon enfance et ou adolescence qui me reviennent. Je les ai également évoqués à voix haute.

Une fois fini, nous tournons dans l’autre sens vers l’avenir et je dois me projeter sur ce que je voudrais d’agréable dans ma vie : un chaton tout doux sur mes genoux à caresser, plus du tout de cartons dans ma maison, du temps pour des activités avec mes enfants.

Nathalie me demande d’ancrer ces images dans mon esprit pour les reconvoquer au besoin.

Voilà une séance surprenante.

Par contre j’étais dans l’incapacité de faire directement une séance d’hypnose avec Marie comme c’était prévu initialement, trop de vieilles choses ont été remuées et je dois récupérer un peu… Nous reportons au lendemain. »

Séance d’hypnose

« Le lendemain matin pendant que Nathalie est avec ceux qui souhaitent découvrir le cheval miroir. Nous nous installons à l’étage. Je prends place confortablement dans un des canapés accueillant de la demeure.

Marie me demande de lui raconter la séance de la veille. Je lui raconte et lui fait part de ma surprise d’avoir vu revenir ces vieux souvenirs de mon enfance. Ce sera la porte d’entrée du monde onirique.

Marie me demande de visualiser ces souvenirs et d’essayer d’estomper leurs couleurs, les délaver. J’en suis incapables car sinon je les perds et ils concernent tous mon papa décédé. Mes larmes coulent. Marie me dit de prendre dans ces souvenirs ce que je souhaite garder avec ma main et les mettre dans mon cœur : son regard, sa confiance en moi, ma liberté d’action. Une fois fait effectivement les souvenirs s’estompent.

Je dois maintenant laisser venir un guide : ce sera un petit écureuil avec une queue touffue d’un marron plus foncé que son corps. Je le suis dans la brume. Un cage apparaît. Je ne sais pas si c’est moi qui suis dedans ou si je suis à l’extérieur. Ce sont des barreaux fins rigides en petit carré de 2cm*2cm. Une fois décrite à Marie elle disparaît.

J’arrive dans une prairie vallonnée avec l’herbe qui bouge par vague sous l’effet du vent. C’est calme juste ce mouvement de vague. On dirait la prairie où Bambi et sa maman paissaient dans le dessin animé. Il y a une forêt de chaque côté. Marie me dit d’aller vers ce qui m’attire mais je tourne sur moi-même, je ne sais pas, je choisis le haut de la colline.

J’arrive dans une brume qui m’arrive juste sous les genoux. Ce n’est pas agressif ou angoissant juste confortable. Je m’accroupis, Marie me demande quelque chose à ce moment là mais je ne me souviens plus. Je me rappelle des paroles dans ce paysage : « Relâche et ai confiance » Marie me dit de les matérialiser. Ce sera une sphère mouvante avec de l’eau bleue turquoise qui coule à l’intérieur en circuit fermé, c’est fascinant. Puis elle me demande comment je pourrais améliorer encore la situation : « En dormant », j’éclate de rire en songeant à mes insomnies. Elle m’indique de faire un mouvement qui me permettrait de me rappeler de ce bien être pour une la prochaine fois où j’en aurais besoin. Mon guide suivant sera un éléphant dessiné mais je n’en verrais que les fesses avec cet énorme cercle, ses petites pattes rectangulaires et sa queue qui bouge à chaque pas avec ses quelques poils au bout.

J’arrive dans le noir cela m’oppresse, je sens une contraction au niveau de mon sternum. Marie me demande de quoi j’aurais besoin pour améliorer la situation. Je lui réponds une petite lumière, en fait c’est la flamme d’une bougie. Ma respiration se calme. Le noir devient un tableau mouvant d’art abstrait avec deux taches de couleurs une violette et une bleue qui bougent comme ces lampes à bulle dans les années 70.

C’est une femme qui apparaît ensuite, grande, belle, majestueuse, une peau laiteuse, des cheveux blond roux attachés en un énorme chignon sauvage. Elle s’appelle Justice. Elle me dit : « Fais la paix et Pardonne ». Marie me demande quel visage apparaît ensuite et de le laisser s’exprimer. C’est celui de mon compagnon. Il me dit qu’il est désolé de nous avoir mis en danger, qu’il ne savait pas que cela pouvait aller jusque là, qu’il ne pensai pas faire mal, qu’il sera plus prudent et que cela ne recommencera pas. Marie me demande de faire défiler les souvenirs liés à ces événements et de les trier avec ma main gauche : ce que j’oublie et pardonne de suite, ceux qui auront besoin de plus de temps. Un résiste, je ne peux pas le classer. Je finis par l’encadrer, je le retourne, je ne vois que le dos du cadre et je le place sur mes livres dans les étagères de ma bibliothèque où je l’oublierai.

Le paysage suivant est de nouveau une prairie mais joyeuse cette fois ci : il y a des fleurs et des papillons. Une crinière blonde caresse mon visage, je suis en train de galoper. Marie me demande si un endroit m’attire. L’orée du bois. Un bonhomme de papier dessiné par un enfant m’y attend. Il est tout blanc découpé grossièrement autour du trait au gros feutre noir : « Je suis un futur potentiel en devenir. Ce n’est pas grave si je ne viens pas maintenant. Occupes toi bien de ceux que tu as déjà » Et il s’éloigne en me saluant de la main, mes larmes coulent et j’ai du mal à répéter les paroles. Marie me dit qu’il y a des milliers de futurs potentiels en devenir et que chaque choix est un renoncement pour d’autres choses, je ne me rappelle plus du reste de ses paroles.

Je suis de nouveau au centre de la joyeuse prairie, le cœur en berne, je m’y allonge et profite de la caresse du soleil, chaude, douce, réconfortante. Marie me conseille d’en profiter et de me lever quand je me sentirai prête. »

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