Mes histoires d’animaux, eldorado

Vous découvrirez ici au fil du temps l’histoire du centre Imala, de ses prémices à sa réalisation, avec comme fil conducteur l’amour entre moi et les animaux qui partagent ma vie. Elles sont diffusées chapitre par chapitre, au gré de mes inspirations. Elles sont issues de ma mythologie personnelle, dans laquelle les animaux , mais aussi les arbres, parlent et ressentent comme nous, même lorsqu’ils ne sont plus de ce monde… Prenez ce qui vous plaît, au gré de vos croyances!

Nathalie
J’étais si contente de les retrouver !
Nous les avons ramené à la maison, finie la pension. Je pouvais à nouveau partager leur vie à
chaque instant, après cinq ans de séparation. Comme ils m’avaient manqué ! Les voir
seulement une fois par semaine, et seulement pour monter sur leur dos, c’était trop frustrant. A
l’arrivée d’Imala, lorsque les présentations avec Lipzou ont été faites, je l’ai prise à part. Je lui
ai dit : « voilà, j’ai fait ma part, j’ai vendu l’autre maison, acheté celle-ci, déménagé,
maintenant nous allons pouvoir vivre ici toutes les deux et nous voir tout le temps. Mais il
12faut que tu aies envie… Alors s’il te plaît restes encore un peu avec moi, et remplumes-toi,
arrête de te laisser mourir… Je t’en prie… »
Et Imala s’est mise à regrossir petit à petit, elle était heureuse d’avoir Lipzou pour amie, et
d’avoir retrouvé Phoebus qui est devenu le chef de la petite troupe. Elle semblait se sentir très
bien dans ce lieu, le grand pré devant la maison lui convenait mieux que les reliefs cévenols,
et le pré en bas à côté de la rivière était frais et ombragé, idéal pour un vieux cheval. Et nous
avons encore pu faire de belles balades, et j’ai pu encore un peu croire qu’ Imala allait être
éternelle.
Elle m’a aidé à réfléchir au projet. Nous avons travaillé ensemble, elle accueillait les gens
dans le rond, mais ne souhaitait pas « travailler » au sens où l’entendent les cavaliers qui font
tourner les chevaux en rond à différentes allures. Elle parlait aux gens. Elle avait avec ceux
qu’elle choisissait de grandes conversations, ne se contentant pas de répondre à leur question,
leur disant toutes sortes de choses intimes. Ils ressortaient de là très émus, pleurant ou riant,
c’était selon. Toujours très maternelle, bienveillante, contente de pouvoir leur donner ce qu’ils
étaient venus chercher. Si eux ne savaient pas très bien ce que c’était, elle le savait et touchait
toujours juste, leur permettant de libérer leurs émotions pour les guérir de leurs blessures du
passé. A la fin, quand on ne pouvait plus la monter, elle se sentait encore utile et ça lui faisait
plaisir.
Mais un jour, elle a failli mourir de coliques au contact d’une personne particulièrement
sombre. Contaminée moi aussi par quelque chose qui me dépassait, je suis entrée dans le rond
et j’ai commis l’inexcusable : j’ai bousculé Imala et l’ai violentée, rompant le pacte de
partenariat entre nous deux, laissant sortir ma partie sombre : je n’étais plus moi-même. Je me
suis mise à saigner du nez, et deux ou trois heures après la séance je l’ai retrouvée couchée
dans la cabane, tordue de douleurs, bouleversée par mon attitude injuste. J’ai appelé le
vétérinaire en urgence, qui l’a sauvée. On l’a mise à la diète et au repos, et je lui ai demandé
pardon. J’ai fait une communication avec elle, et elle m’a demandé de lui chanter une
berceuse, ce que j’ai fait en pleurant, et elle m’a pardonné. Quelle immense bonté que celle
des animaux ! Et comme cette jument m’aimais, prête à prendre le risque de mourir pour que
je puisse apprendre ma leçon !
Et là j’ai compris que ce que je demandais à mes chevaux n’était pas anodin, et qu’un animal
médiateur, servant d’éponge à émotions, doit être traité avec beaucoup d’égards. J’ai compris
aussi que si le cheval a un comportement à ce moment, ce n’est pas le sien mais qu’il fait le
miroir de ce qui se passe à l’intérieur de la personne. J’ai donc décidé de ne faire entrer dans
le rond que des personnes préalablement « nettoyées » après une séance de relaxation. Et si il
se passe quelque chose, d’abord regarder la personne et agir sur elle au lieu de s’occuper du
cheval. Celui ci fait juste son travail de révélateur. Il me fallait aussi trouver un moyen de
purifier les chevaux après les séances. Je cherchais. Nous tâtonnions mes chevaux et moi,
multipliant les expériences, comme lorsque Bryum a cassé la porte du rond pour en jaillir en
courant, en séance avec une jeune femme qui dégageait une colère terrible, mais toute
intérieure, ce qui fait que je n’ai pas réagi assez vite. Cette fois, voulant comprendre, j’ai
dérogé à ma règle et lui ai demandé quelle question elle avait posé à Bryum. Elle m’a répondu
qu’elle lui avait demandé comment sortir de la prison qu’elle s’était elle même construite. Et
je me suis émerveillée devant la justesse de la réponse de mon beau poney alezan. La dernière
chose à faire aurait été de le gronder ! Je suis allée le rechercher, et nous avons fait la paix
tous les trois, la jeune femme pleurait en prenant conscience du fait que sa colère la
consumait, elle ne s’en était pas aperçu jusqu’alors.

Bryum le poney alezan, avec Zen it au centre Imala


Nathalie
J’ai lâché Imala dans le jardin et je broute à côté d’elle. Entendez par là que pendant qu’elle
s’occupe de tondre l’herbe entre mes carrés de potager délimités par des planches de
châtaigner, j’arrache les liserons qui ont envahi les fraisiers. Le bruit de sa mâchoire m’apaise
comme toujours et me met dans un état méditatif qui rend ma tâche agréable. Entre elle et moi
le contrat est clair: tout ce qui est entre les carrés lui est dévolu, à charge pour elle de
l’entretenir. Par contre, interdiction de brouter tout ce qui est à l’intérieur des carrés, tous les
légumes sont à moi ! Elle l’a toujours respecté scrupuleusement, à part l’automne dernier où
un jour elle a dévoré en un clin d’oeil trois salades- les dernières !- que je couvais en pensant
m’en régaler le lendemain. Je me suis fâchée et l’ai remise dans son pré, et elle n’a jamais
recommencé.
Elle s’approche de moi et me surveille mine de rien comme le font les chevaux en broutant,
toujours vigilants. Je me redresse et m’appuie sur son grand corps chaud, songeant une fois de
plus que c’est bien plus agréable de tondre son jardin de cette façon plutôt qu’avec une
machine à moteur qui sent mauvais et qui fait du bruit.
Imala acquiesce et m’offre un gros crottin qui servira d’engrais pour mes légumes.

Jardin


Hélios
Je m’appelle Hélios et je suis un peuplier géant. Si on se place dans votre espace temps je dois
avoir 70 ans de vos années. Je pousse à côté de la plage, mes racines plongent dans le Tarn et
je suis immense. Mais nous autres les arbres ne nous percevons pas au singulier, nous sommes
tous connectés les uns aux autres par notre tissu racinaire et ne faisons qu’un. Je fais partie de
cette famille en bas de la maison en pierre, comprenant toutes sortes d’essences, dont de
majestueux hêtres, des aulnes et des érables, et même trois ormes rescapés de la grande
épidémie qui se portent très bien. Et puis nous sommes plusieurs très grands peupliers à agiter
joyeusement nos feuilles dans le vent. Je parle au nom de tous ces arbres car c’est moi que
Nathalie a choisi comme intermédiaire. La première fois que je l’ai vue en vrai, arpenter le
terrain avec son compagnon juste avant d’acheter la propriété, j’ai été très ému. Car c’est moi
qui ai servi d’amplificateur aux signaux des deux juments blanches, mandaté par tous les
arbres inquiets après le décès du vieux Monsieur qui veillait sur nous. Il nous fallait trouver
des successeurs à la hauteur, suffisamment emplis de spiritualité et d’amour des arbres pour
que nous puissions continuer à vivre, et être respectés pour ce que nous sommes. De plus
après en avoir discuté entre nous, il fallait des gens capables d’utiliser notre pouvoir pour faire
du bien à d’autres humains, et faire connaître au monde les bienfaits ressourçant de la nature.
Il était temps d’ouvrir ce lieu, nous étions prêts.
Cette jument blanche qui émettait des Cévennes sur la même fréquence régulière nous
décrivait Nathalie et Pierre, qui semblaient correspondre à nos critères.
Quand elle est arrivée elle m’a vu tout de suite et m’a adopté d’emblée. Elle s’est approchée
de moi en m’admirant, elle a touché mon tronc de sa main douce, j’ai frissonné de toutes mes
feuilles et j’ai su qu’on ne s’étaient pas trompés.
Ils se sont installés là, et ont ramené les chevaux qui descendent tous les jours boire à la
rivière en passant juste devant moi. Au début ils ont eu des velléités de couper quelques
grands sapins devant la maison, mais comme ils semblaient bien capter nos messages il a été
facile de les en dissuader.
Nathalie descendait presque chaque jour sur la plage sacrée, surtout depuis qu’elle avait mis
les cendres de son golden Leeloo dans le saule creux en face de moi. Et à mon grand bonheur elle a vite pris l’habitude de s’asseoir près de moi, dos contre mon tronc, pour méditer et essayer de me
parler. De sorte que j’ai pu lui dire mon nom, et lui faire passer des messages gentils, lui
expliquant la vie des arbres, la calmant lorsqu’elle était énervée, lui donnant de l’énergie
lorsqu’elle était fatiguée. C’est devenu vraiment intéressant quand elle a commencé à
comprendre la communication intuitive avec les animaux et les plantes. Elle a fait venir une amie
avec qui nous parlons depuis longtemps, et qui l’a initiée plus en profondeur. Puis elle a
commencé à faire venir des gens pour leur expliquer tout cela, et nous avons été très heureux
de voir que les choses tout doucement devenaient comme elles devaient être. Tout était en
place pour le projet de Nathalie, et franchement ça devenait urgent de faire quelque chose
pour faire monter les humains en spiritualité pour qu’ils se sauvent avant qu’il ne soit trop
tard.

Hélios


Nathalie
Je suis assise par terre le dos contre le tronc d’Hélios, à la plage sacrée.
Je respire lentement. A l’inspiration je prends de la force du peuplier, à l’expiration je lui
donne de moi. Je ne sais pas quoi exactement, ce serait présomptueux de ma part de penser lui
donner de ma force, alors que je suis toute petite à côté de lui ! Mais je donne. Mon attention.
Lui, paraît content que je passe un moment avec lui, ses feuilles s’agitent dans le vent avec un
doux bruissement. Il m’aide à m’ancrer, lui qui a des racines si profondes. Et je le sens doux
et bienveillant. Je ferme les yeux et je me perds avec lui dans l’ici et maintenant… C’est si
reposant et si ressourçant ! Au bout d’un long moment que je ne saurais définir, j’entends un
doux bruit de sabots étouffé par le sable qui s’approche. Ce sont Phoebus, Imala, Lipzou et
Bryum qui sont descendus boire à la rivière. L’un après l’autre ils viennent me saluer en
passant. Bryum s’attarde un peu plus, me fouillant de son museau tout doux. Puis ils vont
boire, Phoebus en premier, privilège de chef, les autres ensuite. Je ne bouge pas, emplie de
cette vision magique de mes chevaux au naturel, ravie de cette cohabitation avec eux qui
me fait penser au mode de vie des indiens. Ils s’éparpillent ensuite pour grappiller quelques
pousses et feuilles d’arbre sur le terrain. Lorsqu’il est temps pour moi je me lève, je repars
vers le chemin et les chevaux m’emboîtent le pas. Nous remontons de concert, dans une belle
harmonie, jusqu’au pré du haut où je les quitte jusqu’à demain matin, où ils m’attendront pour
distribuer le foin et ramasser les crottins.
Cette vie avec eux, j’y ai aspiré depuis que je suis toute petite… Et là j’ai mon eldorado
devant moi, en permanence… Merci Imala !!!

Méditation avec Hélios et zen it

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *