mes axes de travail en séance: le cheval générateur de chaos

Le cheval est un animal emblématique, rencontrer un cheval en vrai est un peu comme nager avec un dauphin ou toucher un éléphant… Depuis toujours il est objet d’admiration ou de fantasme.

D’autre part il est grand et impressionnant pour qui ne le connaît pas du tout ; et pour ceux qui le connaissent en général, être présenté à des chevaux inconnus d’eux, dont ils ne connaissent pas du tout le caractère, reste quelque chose d’impressionnant.

C’est aussi un mélange de calme et de douceur, et de grande force qui peut s’exprimer soudainement.

Tout cela fait que pour une personne qui arrive en séance, rentrer dans le rond en présence du cheval n’a rien d’anodin, et cela même si elle a l’assurance que tout va bien se passer avec des chevaux désensibilisés et entraînés à la médiation.

Le chaos ne se cache pas loin : admiration, peur, tachycardie, débordement d’émotion, pleurs, joie excitante, confusion de tout cela à la fois… Impossible de rester dans une neutralité ou une impassibilité.

C’est pourquoi il est si important de veiller à avoir un cheval sécure, capable de faire face à toutes ces possibles émotions et de les refléter sans danger pour la personne en séance. On obtient cela par la qualité de la relation entretenue avec eux, leur mode de dressage éthologique que ce soit à pied ou monté, et leur condition de vie la plus proche possible de leur éthogramme naturel : vie au pré, en groupe, avec une nourriture non échauffante, pas de fers, et une compréhension profonde de leur psychologie.

Et il est important aussi de faire confiance à son cheval comme à un véritable partenaire, de le connaître finement, et de le laisser faire même s’il fait claquer ses mâchoires vers la personne non détendue comme Phoebus a l’habitude de le faire… c’est son travail.

Les axes de travail permis par cette mise en chaos sont surtout l’expression des émotions, et le travail sur leur reconnaissance, et ce qu’elles veulent dire en sortant à ce moment précis. Mais aussi travailler sur sa/ses peurs, ou lâcher des sanglots qui viennent de loin et qu’il est bon de faire sortir. Ou encore se laisser envelopper par une vague d’amour qui sort de ce grand corps chaud avec lequel on est en contact. D’une manière générale on va utiliser ce chaos pour pousser la personne à tomber les masques et être authentique, ce qui permettra ensuite un travail en profondeur.

Un exemple raconté par une participante : « Lorsque je suis rentrée dans le rond avec Phoebus, je n’étais pas très à l’aise, d’une part, à cause de ma crainte des chevaux, et d’autre part, de réaliser cette pratique sous les yeux de Nathalie. Malgré cela, il s’est passé quelque chose avec Phoebus. Un moment, alors que je le brossais, que je lui parlais doucement (pendant qu’il mangeait), je me suis sentie pas bien du tout, les larmes me sont montées (du trop plein). Phoebus a relevé sa tête, et il est venu la coller contre moi, en me poussant légèrement…j’ai trouvé ce moment vraiment chouette, comme s’il me disait « ça va aller!! Ressaisis toi ! Plus tard je me suis accroupie contre la barrière, et j’ai regardé Phoebus…ce qui m’entourait à cet instant. Mes angoisses sont remontées, cette peur de me sentir de nouveau seule, abandonnée, retrouver mon quotidien, avec son lot de lourds soucis… Lipzou, entre temps avait fait le tour de l’enclos, c’est là, de l’autre côté de la barrière, qu’elle s’est postée en face de moi, et n’a plus bougé. Je l’ai appelée plusieurs fois, …rien…elle était face à moi immobile et me fixait, et ce, pendant un long moment. J’ai fini par lui dire « c’est à moi de venir, c’est cela? ». Elle ne bougeait pas. Je me suis levée, je suis allée me mettre à côté d’elle, et on est resté toutes les deux ainsi un très long moment. C’était un moment doux, apaisant, réconfortant…un moment magique, l’impression qu’on était connecté. »

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